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mercredi 14 mai 2014

Un burin à visiter, sans faute...




C’est une buée sur une vitre, quelques légers nuages échappés d’un ciel pommelé, une aile de papillon, un élytre de scarabée, une feuille d’automne flottant à la surface lumineuse d’un étang, des bulles de champagne, quelque accident du cuivre volontairement conservé, quelques taches magnifiées par le burin : les « Pensées liquides » de Catherine Gillet sont superbement cristallisées sur le blanc du papier, en des noirs délicatement enrichis d’un zeste de bleu, d’un zeste de rouge, de bistre.
Catherine Gillet apporte un soin particulier à la couleur de ses encres, mais tout est important dans son art qui ne souffre aucune négligence. On y lit tout le sérieux qu’exige la poésie. D’où ces titres décalés qui lui viennent à l’esprit en feuilletant les dictionnaires et donnent un petit aspect surréaliste à ses images qu’ils ne définissent pas vraiment. On lui pardonnera qu’ils sentent un peu la philosophie, tant il y a à voir dans ce « Presque rien », ainsi qu’elle dénomme un des triptyques venus s’ajouter aux vingt-cinq gravures spécialement exécutées pour la présente exposition.
L’art du burin est ancestral, certains le croient chauve, édenté, podagre, pourquoi pas gâteux. Ils ont tort. Catherine Gillet manifeste qu’il est toujours jeune et vaillant, bien affûté. Sans exhiber une virtuosité qui choquerait sa modestie naturelle, elle fait montre d’un impressionnant vocabulaire graphique exalté par une inaltérable patience, nous entraînant dans le piège délicieux de sa méditation.

Maxime Préaud
19 avril 2014

Galerie l’Échiquier - 16 rue de l’Échiquier, 75010 Paris.
Facebook galerie l'Échiquier - galerie.echiquier@gmail.com
Ouvert samedi de 14h30 à 19h00, dimanche de 14h30 à 18h00, et aussi sur rendez-vous


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